Sous le périphérique
Damien Boboc
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
Lorine Dufat
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Belleville
François Giannesini
Architecte Diplômé de l'ENSA Paris Val de Seine
Infrastructures routières
Gourmande d'espace et source de nuisances, l'infrastructure autoroutière est perçue comme négative en ville. En pénétrant dans la ville, elle produit des coupures physiques qui défavorisent l'environnement social et économique des espaces limitrophes et résiduels. Ces structures fissurent littéralement des quartiers en deux.
La connexion entre deux quartiers traversés par une infrastructure routière comme le périphérique est difficile et désagréable pour le piéton ou le cycliste, usagers de la ville.
Sa grande échelle, non adaptée à celle de la ville, sa mono fonctionnalité, contraires aux caractéristiques mêmes de la ville, et ses nuisances sonores ne génèrent pas de réelles urbanité.
Les espaces résiduels qui découlent des infrastructures autoroutières regroupent souvent : activités illicites, graffitis, abris pour SDF, etc.
Aucun aménagement véritable n'est planifié, pourtant ces espaces linéaires présentent un potentiel spatial intéressant et propice pour la densification de la ville contemporaine.
Considérant la situation actuelle des espaces résiduels de ces infrastructures comme le périphérique, les questions que l'on se pose sont les suivantes :
Ces espaces, perçus comme négatifs, peuvent ils devenir des espaces de qualité pour la ville contemporaine de demain ?
La ville a t elle des outils assez forts pour générer une urbanité face aux nuisances d'un périphérique ?
Comment trouver un nouveau système pour densifier la ville en intégrant ces espaces « anti urbains » ?
Il existe plusieurs typologies d'infrastructures autoroutières dans la ville : en tunnel, en tranchées, en surface ou surélevé.
En étudiant un peu le périphérique parisien surtout dans l'actualité du « grand Paris » on se rend compte que les espaces traités pour l'instant sont ceux répondant à la typologie en tunnel ; on recouvre le périphérique pour en faire un espace au dessus agréable pour le piéton. Mais que fait-on alors lorsque le ériphérique est surélevé ; comme une grande partie de Paris Nord Est ?
La structure du module ALGECO® nous paraît une bonne solution pour offrir à la ville des nouveaux lieux originaux conciliant infrastructures autoroutières et espace de la ville.
L'exemple de L'îlot la halle aux cuirs :
un carrefour
d'infrastructures
Fiche descriptive
- Ilot situé dans le 19ème arrondissement entre la rue de la Clôture, les Grands Moulins de Paris, le canal de l'Ourcq et le boulevard Mac Donald
- Traversé par le boulevard périphérique
- Proche des voies SNCF
- A la frontière entre Paris et Pantin
- Contient principalement des équipements: un chapiteau de l'école du cirque et la Halle aux cuirs (entrepôts de la Grande Halle de la Villette) - Mais aussi quelques habitations de forains (sous le périphérique)
± 31000 m²
Historique
A l'époque de l'enceinte des Fermiers Généraux, l'îlot était en pleins champs.
A partir des années 1840, il se situe à la limite de l'enceinte de Thiers, sur la zone non-aedificandi, le grand glacis, devant les bastions.
Il est annexé à Paris en 1920 lors du rachat de la zone non-aedificandi pour en faire la "couronne verte" de Paris.
Dans les années 1965-1970, le périphérique s'installe et scinde l'îlot en deux.
Lors du concours du Parc de la Villette, très peu de concurrent le prirent en compte ; il est depuis devenu un espace de stockage pour la Grande Halle de la Villette.
Il est un exemple typique de la situation où le périphérique est surélevé mais scinde en deux un seul et même îlot.
Programme
Comme vu précédemment, ces espaces résiduels se situant Sous le périphérique sont souvent devenus des abris pour SDF et au vu du nombre croissant d'hôtels utilisés par le Samu social de Paris et de l'augmentation du nombre de prises en charge hôtelières des personnes en famille ; Il semblait important de répondre à la demande croissante du logement d'urgence à Paris en densifiant ces espaces.
De plus pour offrir un lieu de convivialité et de proximité multi générationnelles, une mixité programmatique est importante. Ainsi, l'implantation de pépinières de jeunes entrepreneurs, d'associations pouvant offrir des cours de sport et de musique; ou encore des activités liées à la piste cyclable telles que le « Velo rution » ; répondent à la demande de pôles de vie communautaire hybrides.
Cette mixité programmatique contribue ainsi à l'évolution d'un espace public précieux et partagé.