Dans un lieu de transit, ces modules seraient autant voués à l’échange qu’à la connexion

Architecture Architecture
26/10/2016

Architectes impliquées dans la réalisation de grands hôtels de la région parisienne, Fadwa Asbar et Mylène Grolleau ont remporté le 2ème prix du concours Architectures Élémentaires 2016. Elles ont imaginé dans le cadre de la Gare du Nord un ensemble de modules dédiés à la connectivité sous toutes ses formes, « Alge-Co »

Pourquoi avoir participé au concours Architectures élémentaires?

Mylène Grolleau - Nous avions déjà concouru plusieurs fois ensemble et cherchions une nouvelle occasion de le faire. Le thème nous a interpellés : les zones de transit sont au cœur du développement des villes, notamment les gares, qui deviennent de vrais lieux de vie. Nous voulions développer un projet faisant appel à toutes les compétences acquises au fil des ans, dans nos diverses expériences, par exemple lors de mon parcours de trois ans en conception lumière ou en tant qu’Architecte/Architecte d’intérieure à mon compte.
Fadwa Asbar - Avec ce concours, nous avions une nouvelle fois l’opportunité de travailler ensemble, qui est une volonté commune datant de notre rencontre à l’École nationale supérieure d’architecture Paris-Malaquais. Chacune a ensuite connu des expériences diverses. En plus de mon diplôme d’Architecte HMONP, j’ai reçu une qualification du CNAM en DAO* appliqué au BTP, puis été impliquée dans la construction de plusieurs projets d’hôtels et de logements de grande envergure. Toutes ces expériences ont contribué à imaginer un projet que nous espérons pertinent.

Comment présenteriez-vous Alge-Co?

F.A. - Les gares sont un des endroits où l’on constate un besoin de connectivité, paramètre marquant de l’évolution de nos vies urbaines. Nous avons souhaité aller contre cette hyperconnectivité actuelle et recentrer les gens vers le partage et le retour aux sources. Plus que des espaces d’attente, nous voulions proposer des lieux de vie, de rencontres, de partages, de transits et mettre la technologie aux services de ces espaces.
M.G. - L’ensemble serait composé de modules de type Progress 2 intégrant toutes les possibilités du numérique. Il s’inspire des espaces de co-working qui se multiplient aujourd’hui. Nous l’avons baptisé Alge-Co, le « Co » signifiant ici « ensemble ».

D’un point de vue architectural, comment les implanter au sein de la gare du Nord?

F.A. - Nous avons procédé à une analyse préalable du site, organisé sur trois niveaux : les stations de métro et RER en sous-sol, les quais des trains grandes lignes desservant le nord de la France au niveau 0, la mezzanine d’embarquement à l’Eurostar enfin. Notre projet suit une logique existante et la pousse plus loin.
M.G. - Alge-Co serait construit de façon verticale. Fixé sur l’arrière-façade de la Gare du Nord, il offrirait une vision tout en hauteur sur les chemins de fer. Grâce à la souplesse du modulaire, il pourrait s’adapter et évoluer facilement, selon la variation des flux ou les besoins des voyageurs.
F.A. - Le concept pourrait très bien s’implanter dans d’autres gares, avec plus ou moins de hauteur/largeur selon la configuration des lieux. D’autres innovations sont envisageables : créer des applications smartphone en liaison avec les Alge-Co permettant à tous ceux qui souhaitent cuisiner, travailler ou manger ensemble, de se retrouver… Le virtuel permettrait ainsi la rencontre physique et réelle.

Quels prolongements espérez-vous de l'expérience« Architectures élémentaires»?

M.G. - Nous aimerions bien sûr présenter le concept à SNCF Gares & Connexions la filiale de la SNCF qui gère les gares ferroviaires du réseau français. Dans l’immédiat, plusieurs médias professionnels ont parlé du projet, ce qui nous apporte de la visibilité.
F.A. - Donner vie au projet sous cette forme ou une autre serait un aboutissement. Mais sa conception et sa distinction par un prix sont déjà une belle satisfaction. Alge-Co nous a demandé un fort investissement, nous espérons qu’il sera un tremplin.

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