En France, six actifs sur dix se disent gênés par le bruit (1) et les trois quarts des Franciliens se déclarent préoccupés par les nuisances sonores (2). Parmi les causes pointées du doigt : le bruit émis par les chantiers. D’où la nécessité pour les entreprises du bâtiment de s’adapter pour ménager salariés et riverains… Explications.
Une vraie prise de conscience
Le bruit en ville est un fléau. C’est pour des millions de Français un facteur de stress, voire de troubles physiques et psychologiques aigus. Il peut notamment engendrer des troubles de l’audition : 28 % (3) de la population serait ainsi affectée par des acouphènes. Face à ce constat, les autorités et les entreprises de construction ont identifié des priorités afin de rendre plus « vivables » leurs réalisations et de limiter les bruits de chantier. Dans les bâtiments, elles misent sur une meilleure isolation acoustique et sur des équipements moins bruyants (climatisation, chauffage…). Du côté des chantiers, les bâtisseurs travaillent aussi à la réduction des nuisances sonores.
Baisser le son lors des fondations
En moyenne, la construction d’un immeuble traditionnel dure entre seize et vingt-quatre mois. (4) Cela signifie pour les usagers des bâtiments voisins jusqu’à deux ans de bruits presque incessants. C’est lors de l’édification des fondations que l’on enregistre le plus haut niveau sonore, un phénomène dû à l’utilisation de bétonneuses, grues et autres marteaux piqueurs. Pour limiter le bruit, les bétons sans vibrations, autoplaçants et autonivelants commencent à se substituer aux bétons classiques avec vibrations, très bruyants. Dans la construction modulaire, les fondations se résument à une légère couche de béton avec présence d’une bétonnière sur quelques jours seulement. Les grues sont mobilisées quelques heures pour acheminer et poser les modules. Quant aux outils à percussion (marteaux piqueurs, perforatrices…), ils sont utilisés a minima ou pas du tout.