La rénovation des Grands ensembles se poursuit depuis 30 ans mais elle est loin d’avoir traité la totalité des sites et elle aborde peu l’une des raisons historiques du mal-être des grands ensembles : le grand vide d’activités qui caractérise les espaces publics, au pied d’un habitat collectif dense.
En-dehors des « centres commerciaux » qui étaient souvent situés en « galette » au pied des tours ou en « rez-de-dalle », il était et il reste très difficile de rendre utiles ces espaces publics, d’y installer les aménités..
Les petites choses qui font la ville, légères, sans fonction précise et pourtant si utiles, et sans lesquelles les « espaces verts » des grands ensembles ont la fertilité sociale et culturelle d’une toile cirée.
Obtenir, pour une association, l’autorisation de construire ces petites choses sur ces grandes aires est quasiment impossible car les Grands ensembles sont rénovés (comme ils furent construits) par de Grands projets, plus attentifs aux gros besoins fonctionnels qu’aux petits services qui rendent la ville amène.
L'objet du concours
« Les lieux sont intelligents si les gens sont intelligents »
Mais le modulaire, processus d’ « occupation temporaire », pourrait rétablir dans les grands ensembles le « permis de faire » dont disposent, dans la ville ancienne, les habitants et les élus qui veulent améliorer les services et les aménités.
Et si… la création de petits équipement intervenait, non comme une solution temporaire, mais comme la première étape d’une dynamique participative de transformation des espaces vacants, la démonstration en bottom-up que la réponse temporaire rend visible un besoin permanent ?
Sur un site qu’ils auront repéré, les étudiants devront s’appuyer sur les besoins exprimés par les habitants puis sur la non-permanence du modulaire pour… créer des aménités dans les espaces vacants des grands ensembles.
Posés aujourd’hui sans fondations, il faut imaginer ces projets comme une ancre qu’on jette, pour arrimer durablement dans l’espace, non pas le projet lui-même mais le besoin dont il est le premier abri temporaire.
Ce premier projet dessiné, les étudiants proposeront des scénarios 2025 et 2030, illustrant la façon dont, à partir de la démonstration d’utilité sociale et culturelle qui a été faite grâce à l’implantation d’une amnité temporaire, les habitants, les élus et les aménageurs ont su progressivement reconquérir le permis de faire et transformer des espaces stériles en espaces urbains féconds et appropriables.